Au-delà des pratiques plus ou moins exclusives, il est possible de dégager la véritable nature de la sexualité humaine. Si on excepte les chromosomes qui déterminent un sexe mâle ou femelle, il n'y a, scientifiquement parlant, aucun principe masculin ou féminin qui infiltrerait le corps et le psychisme pour obtenir un homme ou une femme. Chaque individu possède un peu de l'Autre en lui. Par conséquent, assurer son identité de genre, c'est assurer une certaine dualité, c'est-à-dire reconnaître en soi les composantes masculines et féminines qui nous animent. Se reconnaître uniquement homme ou femme revient à se soumettre à un environnement socioculturel imposé de droit. C’est oublier que les individus sont doués d'intelligence et se doivent d’évoluer en toute conscience. La dualité fondamentale de l'être humain ne doit pas être rejetée comme c’est le cas actuellement dans notre société ; ce qui ne veut pas dire pour autant, comme l'ont cru certains soixante-huitards, qu'il faille systématiquement passer aux actes pour affirmer cette dualité.

Il est donc tout à fait normal que les individus ressentent en eux des sentiments féminins ou masculins appartenant à l’autre sexe. On doit pouvoir  vivre et assumer son identité sexuelle, quelle que soit la "couleur" de ses organes génitaux, de ses chromosomes et de ses hormones. Hélas, il est interdit de passer aux actes hors des normes sociales établies. Les individus préfèrent intérioriser leur moi et accepter les ‘mutilations psychiques’ que leur impose le système social afin de vivre tranquilles dans un environnement que ce système leur fabrique sur mesure. Ce qui fait qu’ils se complaisent dans des couples hétérosexuels ou homosexuels en critiquant ouvertement les prétendues "déviances" qui leur rappellent leur déchéance consentie.

L'être humain est ambivalent, chacun le constate en permanence. Certaines femmes sont bien plus viriles que certains hommes et certains hommes sont bien plus féminins que certaines femmes. La différenciation selon les sexes repose uniquement sur leurs organes génitaux, ce qui nous semble normal de prime abord. Toute la ‘littérature’ fondée sur les prétendues attirances irrépressibles et naturelles entre filles et garçons repose en grande partie sur des préjugés et sur la volonté de faire rêver les gens avec des histoires à l'eau de rose. Il ne s’agit pas de nier les organes génitaux de chaque sexe, mais de se rendre compte qu’ils ne sont qu’une des caractéristiques de la sexualité. La vraie personnalité est bien plus subtile et plus profonde que la soi-disant identité sexuelle.

Avec les connaissances génétiques et hormonales acquises, les scientifiques savent bien que la frontière Homme /Femme devient de plus en plus floue. D'un point de vue biologique, hommes et femmes sont différents, c’est une évidence. Encore que les progrès de la Médecine se chargent de modifier cette approche. Le mélange masculin/féminin se situe au niveau psychologique. Chaque individu est composé d'un subtil mélange de féminité et de virilité et ce mélange est souvent indépendant du sexe physique. De plus, selon les situations et les activités, une femme ou un homme (au sens habituel du terme) aura des comportements virils ou féminins.

Le fait que les adultes ont des comportements conformes aux attitudes qui sont dictées par l’éducation à chaque sexe prouve uniquement l’efficacité des conditionnements sociaux. Avec la complicité de ses ‘propres victimes’, le système fabrique des êtres fonctionnels, calibrés pour une vie de famille, pour la consommation, et aptes à transmettre indéfiniment le système à leurs propres enfants. Ceci avec la bénédiction des religions et l’appui des Etats avec leur ribambelle d’éducateurs, de médecins, de psys et de philosophes. Des impératifs sociaux artificiels d’adéquation organes/comportements !

Effleurer l'autre sexe est une tentation permanente de l'identité sexuelle. Si on excepte les moralisateurs de tous bords, la démarche d’un homme désirant vivre sa féminité sans remettre en cause son identité de genre semble donc naturelle.

Moi aussi, j’éprouve parfois l’envie de changer de sexe ou d’avoir les deux en même temps. Ma démarche actuelle consiste à vivre ma féminité dans un corps d’homme qui ne désire pas remettre en cause sa nature de mâle. C’est le but poursuivit avec ce blog...